
Paperback: | 184 pages |
Publisher: | L'originel |
ISBN: | 2910677729 |
Language: | French |
Original: | Life without a centre |
Paperback: | 184 pages |
Publisher: | L'originel |
ISBN: | 2910677729 |
Language: | French |
Original: | Life without a centre |
‘Lisez ce livre lentement. Laissez-le vous pénétrer, laissez-le vous imprégner. Si vous vous surprenez à vous précipiter pour le lire, demandez-vous pourquoi. Qu’espérez-vous en tirer ? Qu’essayez-vous d’atteindre ? Qu’attendez-vous ? Attendez-vous un « déclic » ? Espérez-vous que l’illumination descende sur vous dans un grand déchirement de lumière ? Espérez-vous « comprendre » ? Sentez-vous que vous avez « presque compris » (et n’est-ce pas la même chose qu’espérer comprendre) ? En fait, chaque phrase de ce livre pointe dans la même direction. Tant qu’existera cette croyance qu’il y a « quelque chose à saisir », l’apparence qu’il y a « quelque chose à saisir » continuera de se présenter. Vous comprenez ?’
Dans un style contemporain, simple et lucide, non dénué d’humour et de poésie, ce livre coupe court à toute la confusion et frustration qui entourent ladite recherche spirituelle, et il revient toujours vers le plus simple et le plus profond des messages : ce moment est tout ce qui est…
Q : Vous me semblez dire que tout est parfait. Eh bien, ici, tout n’est certainement pas parfait ! Comment est-ce pour vous ?
JEFF: Le mot « perfection » est, comme tout mot, mort au moment où il est émis, alors que la réalité, cela, est vivante, vivante, vivante, changeant toujours, se transformant en permanence, toujours fraîche, toujours excitante ! Peut-être c’est ce que signifie vraiment la « perfection », la perfection de toute cette sacrée pagaille telle qu’elle est ; une perfection qui embrasse toute imperfection. Ce ne serait pas vraiment une très bonne perfection, si elle ne le faisait pas, n’est-ce pas ?
Ce dont je me rends compte, actuellement, c’est que tout est si intéressant, la douleur est intéressante, la détresse est intéressante, le génocide est intéressant, les sociétés sont intéressantes, la situation en Irak est intéressante, mon collègue de travail qui hurle après moi, également ; alors qu’auparavant tout était si sérieux, si mortellement sérieux. La vie a pris la qualité du rêve, du jeu, du spectacle. Il en a toujours été ainsi, je l’avais apparemment oublié.
Il ne s’agit pas d’un détachement froid. Je pourrais sans doute encore encourager un protestataire anti-guerre, verser une larme sur un roman sentimental, ou rire devant un stupide film comique pour adolescents, c’est simplement que plus rien de tout cela ne me touche en profondeur dorénavant. Même la douleur intense semble être entourée d’un immense espace. Je ne peux simplement plus me convaincre de quoi que ce soit, et le passé semble si irréel…
Q : J’ai essayé d’en finir avec les pensées, depuis des années. Mais même si mes pensées ne sont pas présentes pendant un laps de temps, elles reviennent. Être dans un corps souffrant et malade est un problème. Ce monde est un problème. Je ne suis pas fait pour cela !
Avec la « réalisation » (à défaut d’un autre mot !) les pensées ne s’arrêtent pas. C’est l’erreur principale que les gens font, semble-t-il. Les pensées continuent, mais peut-être il est vu que les pensées ne sont pas personnelles. Elles se présentent et disparaissent dans la conscience, comme des nuages qui passent dans le ciel.
L’erreur que les gens commettent est d’ESSAYER d’arrêter les pensées. C’est d’emblée condamné à l’échec et à la frustration, car l’effort pour arrêter les pensées n’est que davantage de pensées. Si nous essayons de stopper les pensées, nous ne faisons qu’ajouter plus de niveaux de pensées. Nous essayons d’arrêter les pensées avec des pensées. C’est sans espoir !
La raison pour laquelle je dis : vous êtes déjà libre,vous êtes déjà libéré, est que déjà la pensée n’est pas personnelle, déjà le soi est une illusion, dans le sens où ce n’est qu’une autre apparence dans la conscience.
Si vous êtes déjà ce que vous recherchez, pourquoi ressentez-vous que vous ne l’êtes pas ? Parce que vous continuez à chercher ! C’était l’ultime message de Ramana Maharshi. Toutefois, pour ceux qui « ne l’avaient pas bien compris », il a enseigné, également, de chercher la racine du « je ». Finalement, il sera vu que c’est une illusion, et donc, toute la recherche s’évanouira. C’est le paradoxe. Vous êtes déjà ce que vous recherchez, vous êtes la Conscience même, vous êtes l’Esprit, mais vous croyez que vous ne l’êtes pas, et donc, vous le recherchez dans le futur. Mais ce que vous Êtes doit être présent, maintenant, en cet instant.
Qui vous Êtes doit être à 100% présent, en cet instant. C’est pourquoi chercher dans le futur est la chose même qui vous empêche de le voir maintenant. La recherche EST l’ego même dont vous voulez vous débarrasser.
Pouvez-vous voir que seul un ego peut rechercher l’illumination en tant qu’événement futur ? C’est un ego qui désire être libéré de l’ego. Voilà, le paradoxe…
Et il n’y a personne qui ne soit « pas fait pour cela ». Ce n’est même pas possible.
Q : Ce message semble très complexe et très intellectuel…
Eh bien, c’est le plus simple de tous les messages. C’est tout ce qui est. Mais le mental interprète et dit « Je dois faire quelque chose pour obtenir cela ». Non, tout ce que vous faites, c’est ajouter plus de pensées. Observez simplement le mouvement des pensées, vous entraînant dans un moment futur où vous serez « illuminé ».
Revenez au moment présent. Qui est celui qui veut l’illumination ? Cet ego doit être présent maintenant. Cet ego EST la pensée. Qui est conscient de la pensée, qui est conscient du petit soi individuel ? Quand vous « verrez » (et c’est déjà le cas, vous ne l’admettez simplement pas) tout paraîtra si évident, si naturel, si ordinaire que le mental dira « ce ne peut pas être cela ! » Vous vous en voudrez d’avoir cherché quelque chose de spectaculaire pendant toutes ces années. C’est le sentiment que « ce ne peut pas être cela ! » qui bloque. Car, c’est cela, maintenant ! L’illumination n’arrive pas avec un éclair de lumière fluorescente et des explosions de feux d’artifice. C’est simple, évident, absolument ordinaire. C’est la fin de toute recherche.
Mais ce n’est pas quelque chose à atteindre. C’est quelque chose qui est déjà là. Il n’y a rien que vous ne puissiez faire ou ne pas faire pour « l’obtenir ».
Aucune recherche n’est donc plus nécessaire. Vous êtes déjà illuminé. La Réponse à toutes les Réponses doit être présente maintenant. Vous n’avez pas besoin du futur pour être qui vous êtes, ou devenir ce que vous êtes.
La fin.
Ainsi nous arrivons à la fin. La fin est en réalité le commencement.
C’est cela. Nous avons enfin trouvé le Paradis. Le Paradis
était toujours là, vraiment ici devant nous, il ne nous a jamais
quitté. Nous ne l’avons donc pas vraiment trouvé,
puisque vous ne pouvez pas trouver quelque chose que
vous n’avez jamais perdu, non ?
Le Paradis c’est :
Tenir ce livre dans les mains.
Respirer. Inspirer, expirer, inspirer, expirer…
Le coeur qui bat dans la poitrine.
La sensation de vos cuisses sur la chaise.
Les pensées qui tournent dans la conscience.
Les bruits dans la pièce.
Toutes les formes apparentes qui vous entourent. Leur
apparente solidité. Leur forme, leur couleur, leur texture.
Le dur et le mou, le lumineux et le sombre, le chaud et le
froid, et toutes les gradations et variations entre ces extrêmes.
Voyez – le miracle est là partout, mais pour une raison
quelconque, nous avons passé nos vies à rechercher plus,
beaucoup plus.
Lorsque cette recherche futile est « vue » par personne,
cela devient véritablement intéressant. Lorsque la recherche
pour un sens se dissout, cela devient immensément signifiant.
Lorsque la recherche pour le sacré et le divin
s’effondre, Dieu est révélé dans toutes les choses de ce
monde.
Prenez un moment maintenant. Posez ce livre. Regardez
autour de vous.
Cela est le seul mystère : le fait que vous soyez ici, que
c’est maintenant, qu’il y a des choses, apparentes ou autre,
qu’il puisse exister un mouvement, le temps, l’espace, les
autres, que tout cela soit possible…
Cela est l’unique miracle, et c’est toujours là devant
nous.
Et le miracle inclut tout, la souffrance autant que le plaisir,
la haine autant que l’amour. Le terrorisme, les personnes
qui gagnent à la loterie, les maladies cardiaques, les
guerres, les génocides, la télévision dans la journée, tout
cet incroyable et magnifique bazar. Des coeurs se brisent,
des larmes coulent, des cancers ravagent des corps partout
dans le monde – le miracle inclut tout cela également.
Ce n’est pas un livre sur comment « tout est parfait »
comment « la souffrance n’existe pas » ou comment « il
n’y a pas de soi ». Ce serait réduire l’extraordinaire complexité
et l’indéniable mystère de la vie à une simple
croyance.
La vie est, quoi que nous croyons ou ne croyons pas. Ce
moment est, quand bien même nous y résistons de toute
nos forces ou essayons de le fuir. Mais, aucune fuite n’est
vraiment nécessaire. Ce monde n’est un problème que du
point de vue de l’individu séparé, qui s’efforce de faire
quelque chose de sa vie avant de mourir, qui essaye de rester
en sécurité, de réussir, de trouver un sens dans un
monde qui n’en a pas en apparence, d’être populaire, de
trouver l’amour, d’éviter la peine et la souffrance…
Cependant, comme l’existence de l’individu séparé et
isolé commence à être démasquée, cette histoire de vie
apparente commence à être vue pour ce qu’elle a toujours
été : un rêve, ni plus ni moins ; une narration qui se déploie
dans la conscience, une histoire, un film, une pièce,
un grand jeu cosmique.
Un jeu n’est sérieux que lorsque l’on oublie qu’il s’agit
d’un jeu.
En apparence, rien n’est changé : Il y a toujours le vide
et la forme, la douleur et le plaisir, des corps en mouvement
et d’autres au repos, « moi » et « vous », nos relations
apparentes, nos histoires de vie compliquées, et les nuages,
les arbres, les rivières, les fleurs, les oiseaux, et les bébés
qui naissent, et des proches qui meurent, et le soleil
qui se lève et se couche chaque jour…
Cependant, en dessous de tout cela, il y a un amour et
une sérénité que je ne pourrai jamais mettre en mots.
Revue 3e Millénaire N°86
Quelques temps après être devenu jeune diplômé en astrophysique de l’Université de Cambridge, Jeff Foster s’est tourné vers une recherche spirituelle en dévorant tous les ouvrages qu’il pouvait trouver.
Petit à petit, une révolution s’est opérée en lui quand il pris conscience que, quand on entreprend une démarche spirituelle en quête de l’illumination ou d’une libération, on cherche le plus souvent surtout à échapper à nos soucis, à notre souffrance ou à ce qu’on croit être nous-même, à savoir les manifestations de l’ego.
Il découvrit alors ” qu’il n’y a jamais que la présente apparence dans la vie, sans individu en son centre qui puisse jamais s’échapper, quand bien même il le souhaiterait… Rien n’a besoin d’être dénié ou rejeté en vue d’atteindre la libération, parce qu’à ce moment précis de la vie, la libération est déjà totalement présente, et tout ce que nous faisons pour l’atteindre est simplement erroné… “
Cette prise de conscience l’a amené à un plus grand discernement pour mettre en lumière en lui les mécanismes inconscients qui accompagnent toutes les méthodes que l’on veut s’imposer dans une démarche dite spirituelle ou religieuse. Car on peut vite tomber dans un piège : ” aussi longtemps que vous voulez vous débarrassez du je, de l’ego, de soi, vous êtes pris dans la recherche. Aussi longtemps que vous essayez d’être plus présent, vous êtes pris dans la recherche. Aussi longtemps que vous essayez de devenir quelque chose d’autre que vous êtes, ou même tenter d’être ce que vous êtes, vous êtes pris dans la recherche. Vous êtes même pris dans la recherche, lorsque vous essayez de mettre fin à celle-ci, ou non. “
Dans cet ouvrage non dénué d’humour, J. Foster délivre toujours le même message, à l’image des enseignants dans la lignée de la non-dualité, que Cela est tout ce qui est ; car la vie quotidienne est libération, ” Cela est l’unique miracle, et c’est toujours là devant nous “.
La Lettre du Crocodile
Année 2008 – N°1
Ce livre s’inscrit dans la collection Non-Dualité de L’Originel. Nous avons déjà soulevé le paradoxe qu’il y a à parler du non-duel alors que le langage est foncièrement dualiste. C’est toujours pour l’auteur, et ici pour le traducteur, un véritable défi à relever que de faire passer l’intuition de l’Eveil, et non l’Eveil, à travers les mots. Chaque auteur a son propre « style » pour ne pas transformer l’insaisissable en concept. Cela va du langage crépusculaire et poétique à la « violence » du simple.
Jeff Foster a fait le choix du simple, de l’évidence, collant ainsi à son expérience :
« Rien à atteindre ». Oui, j’ai lutté bien longtemps avec ce concept ! Pauvre moi, faisant tant d’efforts pour cette ultime expérience d’éveil, celle qui aurait définitivement clos l’affaire ! Le gâteau n’était pas suffisant, je voulais également la cerise ! Mais un jour, apparemment, le besoin de l’illumination s’est simplement évanoui. Et ce qui reste, je n’ai pas le moyen de savoir. Il n’y a que cela ; et toute idée de « cela » se dissout.
La libération à chaque instant, l’éveil à chaque instant, et personne, ici, pour le connaître. Personne, ici pour l’expérimenter ! Absolument personne ! »
Mais il a fait aussi celui du langage poétique :
« Des mots, des mots et encore des mots…
La réalité est absolument, absolument simple.
Absolument évidente.
Regardez.
Apparemment, il y a des choses.
Une table. Une théière. Un chat. Une chaise. Un « moi ».
Un « moi » qui écrit ces mots, et cherche des réponses.
Ou non.
Oui des choses apparentes. Très nombreuses. Partout.
Et elles arrivent… simplement.
Apparaissent. Se présentent.
Spontanément.
Un jeu spontané du divin.
Sans commencement ni fin.
Et « je » suis tout à la fois en son centre…
… et nulle part.
Complètement présent, complètement absent.
C’est sans importance.
Il n’y a rien que je puisse faire, ou ne pas faire.
Le jeu continue. »
Le passage d’un style à l’autre lui permet de jouer avec les antinomies et de les dissoudre, d’inviter à la présence qui est aussi un autre mot pour l’amour, l’amour sans objet ni sujet.